Poétesse grecque née à Mytilène, dans l'île de Lesbos, Sappho serait née vers 650 av. J-C et morte vers 580 av. J-C.
On sait peu de chose sur sa vie. Sappho était née de parents nobles, Scamandre et Cléis, engagés dans des affaires politiques qui auraient causé quelques torts à leur fille voire des périodes d'exil.
Son amour pour les femmes ne fait pas de doute, mais on sait qu'elle a été mariée et a eu une fille, Cléis, qu'elle dit avoir chérie plus que tout.
Elle a fondé à Mytilène une école pour jeunes filles où elle a enseigné la poésie, la musique, le chant, et la danse. Ses amantes devaient compter parmi les jeunes filles de cette communauté : « Rien n’est plus beau pour moi que le cœur de l’aimée » écrira-t-elle.
Au départ, Sappho est appelée la « Lesbienne », au sens de « personne originaire de Lesbos ». C’est au 19ème siècle que le terme de « lesbienne » en est venu par extension à désigner une femme homosexuelle.
Des neuf livres qu'elle composa ne subsistent aujourd'hui que six cent cinquante vers consacrés à la passion amoureuse, « monstre invincible doux et amer », à la beauté, à la nature, source de calme et d'harmonie, mais aussi à la mort et surtout à Aphrodite.
Destinée à être chantée et accompagnée de musique, cette poésie, éminemment sensuelle, est portée par un rythme nouveau : la strophe saphique, composée de trois vers et d'un vers adonique très court, que Catulle et Horace utiliseront à leur tour. Elle inspira également Théocrite (Les Magiciennes) et Ovide (Héroïdes).
Les 9 livres de poésie lyrique composés par Sappho s’intitulent :
- A Aphrodite
- A l’absente
- A une aimée
- Les Adieux
- Nocturnes
- Confidences
- Paroles Ailées
- Jeunes Filles
La légende s'est emparée du personnage en lui attribuant une fin tragique à cause d’un amour non partagé pour un jeune homme d’une grande beauté nommé Phaon.
Ce dernier était un vieux batelier qui faisait passer les voyageurs de l’île de Lesbos en l’Asie Mineure. Un jour, il transporta la déesse Aphrodite sans la reconnaître, qui pour le remercier lui donna un onguent qui en fit le plus beaux des hommes.
Sappho tomba éperdument amoureuse de Phaon. Après avoir été aimée par le jeune homme, elle fut ensuite délaissée par celui-ci. Ne pouvant supporter cette rupture, Sappho aurait décidé de mettre fin à ses jours en sautant du haut d’une des falaises de l’île de Leucade, nommée Saut de Leucade (72 mètres de haut).
Dans l’Antiquité, d’après la légende, il fallait se jeter du saut de Leucade pour guérir d’un mal d’amour. Si on ne mourait pas, on était définitivement guéri de ce mal.
Mais cette version vient peut être d’une confusion avec une autre Sappho qui était joueuse de Lyre et courtisane.
Quoi qu’il en soit, Sappho décrit l’amour et son dieu Eros, non pas comme une source de plaisir, mais comme un monstre dont l’homme subit les tortures : « Je le vis : je rougis, je pâlis à sa vue; Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler. Je sentis tout mon corps et transir et brûler. Eros a ébranlé mon âme, comme le vent de la montagne qui s'abat sur les chênes. » ou encore « De nouveau Eros qui dissout les membres me torture, doux et amer, monstre invincible… »
Cette vision de l’amour qui torture pourrait accréditer la passion fatale pour Phaon que l’on prête à Sappho.
Dans mon roman intitulé Le Mensékhar, le personnage féminin principal se prénomme Sappho comme la poétesse de l’Antiquité. Car les caractères de ces deux femmes s’entremèlent étrangement.